À 62 ans, le professeur Denis Safran n'est pas un médecin tout à fait comme les autres. Il a voué sa vie entière à la médecine, considérant qu'il n'y a pas – qu'il ne " doit " pas y avoir – de séparation entre son domicile et l'hôpital. C'est pour cette raison qu'il a d'ailleurs décidé de vivre sur une péniche amarrée sur les quais de la Seine, à quelques centaines de mètres de l'hôpital Georges Pompidou.

Issu d'un milieu modeste, fils et petit fils d'immigrés russes et polonais, dont la famille a été décimée dans les camps de concentration, rien ne prédestinait Denis Safran à embrasser une carrière médicale et encore moins à devenir professeur de médecine, en un temps - celui des mandarins omnipotents et de l'hôpital des pauvres - où existait encore la " cooptation dynastique ". En un temps, où être le " fils de " ouvrait toutes les portes.

Défenseur acharné du service public, Denis Safran est aussi un farouche opposant de la médecine libérale à l'hôpital, ce qui lui vaut bon nombre d'inimitiés chez ses confrères. Ses coups de gueule et son franc parler sont célèbres mais cachent une vraie générosité.

Colonel de réserve, interlocuteur de plusieurs ambassades à Paris, Denis Safran nous fait pénétrer dans les coulisses de la sécurité sanitaire des grands de ce monde. A ce titre, il a notamment supervisé la sécurité sanitaire du président Barack Obama, lors de sa dernière visite en France.

Ce livre retrace 30 ans d'une carrière qui n'a rien de linéaire, menée tambour battant, hors des sentiers battus, dans une spécialité aujourd'hui largement reconnue, mais longtemps considérée comme secondaire. Trente années racontées avec passion mais aussi avec humour, au rythme de l'urgence.

Trente années parsemées d'anecdotes savoureuses, comme celle de ce prince laotien victime d'un infarctus, à Vientiane, et qui refuse de monter dans la Caravelle prêtée par la France sous prétexte qu'un corbeau, signe de mauvais présage, s'est posé sur le fuselage... Quelques heures plus tard, un crash sera évité de justesse !