Le parcours d'une femme politique sur laquelle les avis divergent, et qui tente d'imposer sa présence et sa marque .

A 32 ans, elle est la benjamine du gouvernement. Nommée Secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme au sein du cabinet de François Fillon en 2007, Rama Yade incarne un nouveau visage de la classe politique. L'un des plus séduisants aussi. Jeune femme noire, née dans une famille musulmane, au Sénégal, elle est une autre forme d'ouverture voulue par le président Nicolas Sarkozy.
Mais représente-elle vraiment ce qu'elle est censée incarner ? Fille de diplomate, elle n'est pas issue d'un milieu populaire, contrairement aux deux autres visages de la diversité de ce gouvernement, Fadela Amara et Rachida Dati. Et, ainsi qu'elle aime à le rappeler, elle a été formée dans les meilleures écoles de la République.
D'ailleurs, derrière son sourire ingénu, Rama Yade fait preuve d'une grande habileté politique. Certains de ses coups d'éclat resteront dans les annales. Le 10 décembre 2007, elle s'en prend avec virulence au Guide lybien Mouammar Kadhafi le jour de sa visite officielle en France : " notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits".
Rapidement, la jeune recrue a su s'imposer au sein d'un gouvernement de fortes personnalités et aux côtés de Bernard Kouchner, son ministre de tutelle populaire et charismatique. Son culot et son ambition lui valent l'affection de Nicolas Sarkozy avec qui elle a noué des liens quasi filiaux.
Mais sa trajectoire ne va pas sans faux pas. Certaines de ses déclarations passent mal. Et elle n'est pas toujours bien considérée au Quai d'Orsay. Aujourd'hui, elle tente d'imposer sa marque lors de déplacements solitaires, au cours desquels elle n'apparaît pas toujours bien préparée.. Portrait d'un animal politique en devenir.

Arguments :

- A l'heure de la diversification de la classe politique, Armelle Le Goff se penche sur l'une des personnalités qui incarne cette nouvelle vague.