Ce livre propose une étude systématique et problématisée de la notion de symptôme psychique telle que Freud a su le distinguer du symptôme médical et Lacan le porter à sa dimension logique et structurale, opérant un renversement qui signe un écart définitif entre la psychanalyse et les autres psychothérapies.

Ce livre propose un parcours, à travers l’œuvre de Freud et de Lacan, qui tente de saisir l’évolution du concept de symptôme et ses enjeux dans la direction d’une cure psychanalytique. Freud a eu le génie de sortir le symptôme de son acception médicale pour le porter à sa dimension psychique en inventant le concept inédit de l’inconscient qui en a fait un message chiffré de la vérité d’un sujet. Cependant, il s’est heurté dans sa longue pratique à son impossible éradication, l’obligeant à admettre au cœur de la psyché humaine, l’impensable pulsion de mort. La relecture serrée opérée par Lacan des élaborations freudiennes à la lumière de la structure de « parlêtre » qui fait la singularité de l’humain, l’a conduit à ce qu’on pourrait appeler une réhabilitation du symptôme. Son invention du Réel, dimension inédite qui est « l’Autre radical du sens », amène Lacan à un retournement de la visée de l’interprétation. Jusque-là, l’interprétation essayait de rendre son sens au symptôme visant une vérité en gésine, alors qu’ici, l’interprétation vise à faire perdre du sens au symptôme pour le rendre à ce qu’il est, en son fond, du pur Réel, la seule chose qui assure au sujet de ne pas se réduire au symbolique.

Ce livre propose un parcours à travers l’œuvre de Freud et de Lacan, qui tente de saisir l’évolution du concept de symptôme et ses enjeux dans la direction d’une cure psychanalytique.

Freud a réussi à extraire le symptôme de son acception médicale pour le porter à sa dimension psychique en inventant l’inconscient. S’il n’a jamais cédé sur la causalité sexuelle du symptôme, il s’est heurté dans sa longue sa pratique à son impossible éradication, ce qui l’a conduit à en tirer les conséquences : il existe dans toute sexualité une intraitable fêlure.

Lacan, revenant sur les pas de Freud, a fini par en extraire son « dire » : il n’y a pas de rapport sexuel qui puisse s’écrire en logique. Là réside le fondement et la nécessité du symptôme comme la marque de ce non-rapport. Pas de sujet sans symptôme donc. Sa rencontre avec le nœud borroméen, puis avec l’œuvre de James Joyce lui ont permis de donner au symptôme un nouveau statut, un rôle majeur de nomination et de nouage. Rien de moins qu’une réhabilitation du symptôme qui est pris d’emblée dans la question du discours et de l’éthique du thérapeute. Cela a pour conséquence une séparation radicale entre la psychanalyse et toutes les psychothérapies qui fleurissent à notre époque.