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DESCRIPTION
D'où vient cette Hillary Clinton, qui ne laisse plus personne insensible et qui sera, peut-être, la première femme présidente des États-Unis?
Née dans une famille de petits-bourgeois traditionnels, Hillary est élevée à la dure: on ne pleure pas, on ne montre pas ses sentiments, on fait ses preuves par le travail et par son obéissance aux valeurs des chrétiens méthodistes...À l'université, elle laisse l'image d'une binoclarde mal fagotée, d'une super-douée passionnée – déjà – par la politique, d'une juriste infatigable qui fonde une association de défense des enfants et des familles. Sa rencontre avec Bill Clinton, surdoué élevé par une mère alcoolique et un beau-père violent, bouleverse les donnes: Bill et elle se complètent à merveille, l'un est charismatique et charmeur, l'autre est sévère et empreinte de puritanisme... et tous deux partagent la même passion pour la vie de leur pays. À deux, ils paraissent invincibles. Elle quitte tout pour le suivre dans l'Arkansas, où il commence une carrière politique.Devenue First Lady des États-Unis, la passionnaria s'est attachée à s'effacer – plutôt mal que bien – derrière son président d'époux. Elle apparaît alors comme une femme froide, ambitieuse, trop intelligente pour se contenter des seconds rôles. Une forte en thème mal aimée et mal comprise des Américains. Elle s'acharne – trop méthodiquement, peut-être – à adoucir son image. L'intellectuelle ingrate se transforme en une femme séduisante, épanouie, se pliant au jeu des mondanités que lui impose son statut.L'affaire Lewinsky va révéler à tous non seulement l'immense dignité de cette épouse bafouée et humiliée publiquement, mais également l'amour immense qu'elle porte à son mari. Celle qu'on soupçonnait d'être exclusivement une femme de pouvoir est également une femme de cœur. Mais l'Amérique se divise: si les uns la défendent, émus par la sensibilité perçant sous la froideur toute religieuse de sa Première Dame, d'autres soupçonnent le calcul et l'absence de scrupule derrière le moindre de ses actes. Enfin, en 1999, Hillary Clinton ose sortir de son rôle de Première Dame: elle est candidate démocrate au mandat de sénateur de l'État de New York. Elle entreprend alors la tournée de ses futurs électeurs. Au plus bas des sondages au début de sa campagne, en 1999, elle triomphe avec près de 55% des suffrages le 7 novembre 2000.
Je ne connais pas de femme plus contemporaine qu'Hillary. Pouvoir et bonheur, maternité et indépendance, féminité et réussite: dans sa vie, dans ses choix, elle exprime les tourments de notre génération de femmes. Ce sont là des choix refusés à la plupart de nos mères et grand-mères. À tort peut-être, leurs vies nous paraissent simplifiées. Intelligente et amoureuse, Hillary n'a voulu abdiquer ni son ambition ni son couple Physiquement peu gratifiée par la nature, elle a voulu devenir belle. Humiliée, publiquement bafouée, elle a fait front. Menant bataille, elle a sauvé son mari de la déchéance politique avant qu'au terme de ses deux mandats, il ne quitte la Maison Blanche, en janvier 2001, avec une cote de popularité inégalée. Brocardée, caricaturée, applaudie ou haïe, à cinquante-trois ans, Hillary a décidé de se mettre à son compte et d'assumer, en son nom propre, les risques, le pouvoir et la gloire d'une carrière politique. En novembre 2000, au terme d'une campagne longue, dispendieuse, haute en couleur, riche de coups d'éclat et de coups bas, Hillary Clinton a été élue sénateur de l'État de New York. Un républicain installé pour quatre ans à la Maison Blanche, Al Gore, son rival, péniblement écarté: bien des militants du Parti démocrate, au-delà des acrimonies et des reproches encourus par le couple Clinton, voient chez Hillary le profil d'une candidate à la présidence des États-Unis pour l'élection de 2004. J'aime cette histoire. Ce n'est pas le récit d'un parcours politique dans un système bien différent du nôtre, mais l'aventure d'une femme de ma génération, avec ses contradictions, ses souffrances, ses faiblesses, ses acharnements. Paradoxalement, la difficulté n'a pas été de chercher le témoignage, mais bien de le trier, et de surmonter ce syndrome décrit par les commentateurs américains sous le terme évocateur de "Clinton fatigue". De la saturation à l'exaspération, le personnage d'Hillary suscite toujours des réactions passionnées, et intarissables. Avant d'entreprendre ce livre, j'ai eu l'occasion de converser plusieurs fois avec Hillary Clinton, lors de rencontres professionnelles ou privées. Aussitôt entrée en campagne, elle est devenu inapprochable, et d'abord pour les journalistes étrangers qui, selon son entourage, ne sauraient lui faire gagner le moindre suffrage, au contraire. J'ai pu néanmoins voir beaucoup de ses proches qui parfois, sous couvert d'anonymat, ont accepté de parler d'elle. Je les remercie pour la qualité de leur accueil. ***CHAPITRE 10, La vraie bagarreSeptembre 2000, campagne sénatoriale de New YorkLes deux candidats débattent debout, chacun derrière son pupitre, depuis une quarantaine de minutes. Lazio a choisi l'offensive. Dès la première question, sans brider son perpétuel sourire, il multiplie les attaques directes et souvent personnelles. Hillary Clinton est " indigne de confiance", répète-t-il. "Dire qu'elle est sans scrupule, c'est un euphémisme." S'adressant à Hillary: "Vous n'avez jamais rien fait pour New York." À l'auditoire: "Moi je suis un New-Yorkais. Je suis farouchement attaché à mon État. Mes amis et ma famille sont ici, ils ont vécu ici toute leur vie."Tailleur-pantalon bleu clair, collier doré, coiffure soigneusement dérangée pour faire moins strict, elle s'en tient à la stratégie décidée avec ses conseillers: s'adresser au public plutôt qu'à l'adversaire, démolir son programme, le présenter comme un extrémiste déguisé en modéré, "un vassal de Newt Gingrich", le leader de l'ultradroite républicaine, qui veut laminer les dépenses de santé et réduire les impôts pour les riches. Hillary va marquer un point crucial, non pas contre son rival, mais sur sa propre histoire. L'animateur du débat, Tim Russert, est un commentateur politique truculent qui reçoit son monde à "Meet the Press" sur NBC tous les dimanches. Il démontre l'audace qu'on attendait d'un journaliste américain : il diffuse un extrait de l'interview de janvier 1998 où Hillary niait avec hargne toute liaison entre le président et Monica Lewinsky.Tim Russert: "Regrettez-vous d'avoir trompé le peuple américain? Demandez-vous aujourd'hui pardon à ceux que vous accusiez à l'époque de mener une conspiration d'extrême droite?"Hillary (les traits brusquement tirés, pour une fois cherchant ses mots): "Vous savez Tim, ce fut une époque très, très douloureuse pour moi, pour ma famille et pour notre pays. Je regrette profondément que quiconque ait eu à la traverser. (Elle garde les yeux baissés.) Bien évidemment, je n'ai trompé personne. Je ne connaissais pas la vérité. Tout cela fait très mal... Mon mari l'a reconnu, il a admis avoir trompé le pays et la famille."Lazio qui en rajoute: "Franchement, ce qui dérange dans les propos de mon adversaire, c'est qu'elle donne l'impression que les mensonges n'ont d'importance que si l'on se fait prendre. Condamner autrui quand c'est vous qui êtes le responsable... malheureusement, elle a l'habitude!"On ne l'écoute pas. L'auditoire reste sous le coup de l'émotion d'Hillary, de la simplicité de sa réponse, de sa dignité. Elle a gagné, sur elle-même, la partie la plus difficile.[...]"Si je puis me permettre", "Avec tout le respect que je vous dois"... Trois semaines pus tard, lors du deuxième duel télévisé, le ton a changé. Marcia Kramer, la journaliste de CBS qui anime le débat, choisit le mode de la complicité féminine: Marcia Kramer: "Madame Clinton, pourquoi êtes-vous restée avec le Président après les révélations et la souffrance des dernières années?"Hillary Clinton: "Marcia, les décisions que j'ai prises dans ma vie, pour moi ont été les bonnes. Je ne peux pas parler des choix des autres. Je peux seulement dire que j'ai pris les miens en accord avec mes convictions religieuses, mon sens de la famille, ce que je crois être juste et important."Chemisier corail, tailleur-pantalon noir, Hillary conserve cette fois son air le plus serein. Lazio se garde de dénigrer son adversaire. Rick Lazio (ostensiblement courtois): "Je pense que c'est la décision de Mme Clinton et je respecte ses décisions, quelles qu'elles soient."Un journaliste au "New York Post" demande au candidat républicain "comment on peut juger Mme Clinton en termes de confiance et d'intégrité, notions décisives dans cette élection." Lazio élude: "Je ne vais pas vous dire en quoi elles s'appliquent à Mme Clinton, je vais vous dire en quoi elles me définissent." Le premier affrontement violent n'intervient qu'à mi-parcours du financement de la campagne. Selon Hillary, Rick Lazio a violé le pacte que les deux camps ont signé quelques jours plus tôt. Hillary Clinton: "Le mois dernier, M. Lazio disait que cette élection se jouerait sur la confiance. Il avait raison. Mais si les New-Yorkais ne peuvent pas lui faire confiance pour tenir une promesse pendant dix jours, comment pourraient-ils lui faire crédit pour six ans sur des questions aussi fondamentales que les retraites, l'assurance maladie et l'éducation?"Rick Lazio: "Je n'ai pas de leçon à recevoir du Motel 1600." Le public rit à l'évocation des hôtes payants de la Maison Blanche. Mis à part cet échange, le débat est poli – "enfin civilisé", diront les commentateurs –, voire ennuyeux.
- Nombre de pages216
- Dimensions du Livre215 x 135 x 18 cm
- Poids290 g
- ISBN-102221093380
- ISBN-139782221093382
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