Pour déjouer les dérèglements du monde

Comment pouvons-nous agir, y compris dans notre activité professionnelle, pour contribuer à l’urgente transition ? Philippe Lukacs donne une perspective gratifiante à celle-ci, qui se distingue des propositions de décroissance ou de sobriété. Sa démarche n’est pas abstraite, elle s’appuie sur une ethnologie contemporaine, enrichie de son expérience professionnelle dans le monde économique classique et de son implication dans des innovations sociales.

Il s’agit aujourd’hui non seulement d’éviter un dérèglement climatique mais aussi un dérèglement civilisationnel :  une transformation du monde et de l’humanité en « choses », en marchandises échangeables. En sortant du cadre étroit de l’économie au sens habituel, en s’appuyant sur le socle d’une ethnologie moderne, l’auteur dégage une autre logique que celle qui nous emporte dans une exponentielle mortifère. Immédiatement compréhensible par chacun, elle donne une vision désirable, gratifiante, à la transition à réaliser d’urgence. Elle permet d’éclairer non seulement les nécessaires réformes collectives à conduire mais aussi l’action que chacun d’entre nous peut mener.

« Ce livre est destiné à toutes celles et tous ceux qui veulent vraiment changer notre monde.

Vers une économie de l’alliance touche, en effet, aux fondements de la crise multiple – écologique, démocratique, économique… – qui ravage nos sociétés, et aux moyens d’y remédier. Toutefois, Philippe Lukacs ne se contente pas de grands principes qui, certes, éclairent le réel mais, trop souvent, nous laissent désemparés sur le premier pas qu’il nous faudrait oser : il ancre sa réflexion à la fois dans une ethnologie d’aujourd’hui et dans des expériences très concrètes, issues du monde de l’entreprise ainsi que de multiples autres champs d’activité. Il y a là une nécessaire prise de recul et des éclairages sur la manière dont chacun peut agir. 

La richesse de ces pages est là : dans ce va-et-vient entre la réalité quotidienne de prises de décision complexes, en situation, et une anthropologie des profondeurs qui vient questionner jusqu’à notre intelligence de ce qu’est l’humain. » Gaël Giraud